Riches et pauvres
A qui ai-je fait tort, dis-tu, en gardant ce qui est à moi? Dis-moi, qu’est-ce qui t’appartient? De qui l’as-tu reçu pour le porter dans la vie? C’est comme si quelqu’un, après avoir pris une place au théatre, en écartait ensuite les entrants et prétendrait régarder comme sa propriété ce qui est pour l’usage de tous. Ainsi font les riches: parce qu’ils sont les premiers occupants d’un bien commun, ils s’estiment en droit de se l’approprier.
Si chacun se contentait du nécessaire et laissait aux indigents son superflu, il n’y aurait ni riche ni pauvre.
N’est-tu pas sorti nu du sein de ta mère? Et ne retourneras-tu pas à la terre également nu? Quant aux biens présents, de qui les tiens-tu? Si tu réponds: du hasard, tu es un impie qui refuse de connaître son créateur et de remercier son bienfaiteur. Si tu conviens que c’est de Dieu, dis-moi donc pour quelle raison tu les as reçus.
Dieu est-il injuste en nous répartissant avec une telle inégalité les choses nécessaires à la vie? Pourquoi es-tu dans l’abondance et celui-là dans la misère? N’est-ce pas pour que tu reçoives un jour la récompense de ta bonté et de ta fidèle administration, tandis qu’il obtiendra la couronne réservée à la patience? Mais toi qui serres toutes choses dans le gouffre de ton avarice, tu penses ne faire tort à personne, alors que tu dépouilles un si grand nombre de tes semblables?
Saint Basile
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