Sur la montagne, le sermon
Ces hommes, ces femmes ont cherché et trouvé Jésus. Ils sont arrivés, un à un, ou par petits groupes. Ils se sont assis sur l’herbe. La scène n’est-elle pas vivante devant nos yeux?
Un petit enfant, un peu à l’écart, joue avec une fleur. D’autres petits enfants se glissent antre les genoux de Jésus. Un adolescent écoute avec une attention passionnée. Il lui semble naître à la vie, en ce moment même. Des femmes, de leurs grands yeux noirs, fixent le Maître. Elles ont le visage creusé et tendu de ceux qui ont souffert. Il y a là des laboureurs des champs voisins, des pêcheurs du bord du lac. Une jeune fille ferme les yeux, dans le recueillement de l’âme qui se donne. Une mère allaite son nouveau-né.
Ils écoutent avec une liberté parfaite. Les uns arrivent et prennent place. D’autres s’en vont. Jésus ne retient personne. Ceux-là même qui partent ont reçu et gardent quelque chose. Nul, ayant entendu une parole du Maître, ne fût-ce qu’une seule, ne pourra l’oublier tout à fait. Elle le poursuivra, elle le hantera.
Et, de la bouche du Maître, tombent ces paroles nouvelles, ces paroles qu’on n’avait jamais entendues. Voici la merveille: c’est que personne n’élève un doute ou une objection. « A qui te frappe sur la joue droite, présente la joue gauche... A qui veut prendre ta tunique, laisse encore ton manteau... Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la, et jette-la loin de toi... » personne ne se dresse et ne s’exclame, haussant les épaules: « Mais tout cela est fou, tout cela est impossible... Quelle communauté humaine pourrait subsister, engagée dans cette voie? » Comment ces hommes et ces femmes, si peu préparés à ce qu’ils entendent, acceptent-ils sans difficultés, sans résistance?
C’est qu’ils voient Jésus. Au moment où Jésus parle, ce n’est pas seulement un message qui est annoncé. C’est une personne qui se révèle. Pour qui voit le Maître, pour qui a l’intuition de Jésus, il n’y a plus de difficultés. Les obstacles s’évanouissent. Tout se fond dans une grande puissance et une grande lumière. Celui qui est là et qui nous parle est le maître de l’impossible. Qui a reçu la bénédiction tombant de ses yeux, à celui-là tout devient possible. Le Sermon sur la montagne? Oui. Mais d’abord, mais surtout: cette Personne sur la montagne.
Libellés : Jésus, Sermon sur la montagne
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