Richard Wurmbrand

Entraide fraternelle des églises

Chers amis et bienfaiteurs,
La Mission d’Aide aux Églises Martyres (Entraide fraternelle des Églises) est présente au Canada depuis 1987. Elle est née dans une prison roumaine au temps de la dictature des sans-Dieu. Le fondateur – le pasteur Richard Wurmbrand, incarcéré pendant 14 ans à cause de ses activités religieuses, a été racheté pour 10,000 dollars payés comptant au dictateur athée de l’époque. Nous apportons soutien et secours en faveur des Chrétiens opprimés ou désavantagés.

Responsable : Rev. Radu Roscanu

 

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30.1.08

Prière d'un prêtre à Kaboul, Afghanistan

C'est avec plaisir que je vous fais lire ce texte. Il est à méditer avec grand recueillement.

Prière d'un prêtre à Kaboul, Afghanistan

... la nuit, lorsque mon peuple dort, pieds nus, accroupi dans le fond de ma petite chapelle, je me fais son intercesseur. Comme Abraham, comme Jacob, comme Moïse, comme Jésus...

Un bâtonnet de santal répand son parfum, symbole de tous ceux qui se sont consumés aujourd'hui, dans le dur labeur, dans la souffrance, ou dans l'amour...

Et je suis là, accablé de toutes les fautes de mon peuple, affligé de toutes ses peines, lourd de tous ses espoirs...

Tous ceux qui se sont endormis aujourd'hui pensant ne rencontrer qu'un Juge, je les présente à leur Sauveur et je les introduis aux Noces Éternelles. Tous les petits qui sont nés aujourd'hui, j'en fais des enfants de Dieu. Toutes les prières accomplies aujourd'hui, dans les maisons, dans les mosquées, je les transforme en Notre Père....

Mon cœur n'est plus que le creuset où, au feu de l'amour du Christ, tous les alliages de chez nous se métamorphosent en or. Et à travers mes lèvres que je lui prête, c'est l'Afghanistan tout entier qui clame vers le Père cet Abba ! que lui souffle l'Esprit...

(Rm 8, 15; Gn 4, 6.)

Serge de Beaurecueil, alors qu'il était prêtre à Kaboul

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28.1.08

Méditation - La compassion de Jésus

20e dimanche après la Pentecôte

L'Eglise, en ce 20e dimanche après la Pentecôte, nous montre la compassion de Jésus remportant une victoire sur la mort. Jésus traverse la ville de Nain; il rencontre le cortège funèbre du fils unique d'une veuve ; ému à la vue du chagrin de la mère, il dit à celle-ci de ne pas pleurer; et, touchant le cercueil, il commande au jeune homme de se lever. Le mort se redresse, commence à parler, et Jésus le remet à sa mère. Le peuple, saisi de crainte, rend gloire à Dieu.

Le thème de cette lecture de l'évangile, nous l'avons dit, est la compassion de Jésus. C'est par un pur hasard que Jésus rencontre ce cortège funèbre. Jésus est étranger à Nain, étranger à la famille que le deuil a frappé. Il n'y a, semble-t-il, aucune raison pour que Jésus veuille manifester sa puissance spécialement à Nain. Ou plutôt il y a une raison, une seule raison: c'est que Jésus, voyant la douleur de la mère, «eut pitié d'elle». La première parole de Jésus n'est pas le commandement donné au mort, mais la parole de consolation adressée à la mère : «Ne pleure pas.» Et, quand le jeune homme se lève, nous ne lisons pas dans l'évangile que Jésus lui ait parlé (quoique sans doute il lui ait parlé), mais nous lisons que Jésus «le donna à sa mère». (On remarquera que l’évangile dit «le donna», et non «le rendit». Jésus, en ressuscitant le jeune homme, avait acquis un droit particulier de possession sur lui, et c'est un don gracieux qu'il fait maintenant à la mère.

Les évangiles rapportent trois résurrections opérées par Jésus. Celle du fils de la veuve de Nain, celle de la fille de Iair, celle de Lazare. Dans les trois cas, il semble que c'est premièrement la compassion de Jésus envers la douleur des proches qui est la cause du miracle.
Les trois cas nous manifestent Jésus aimant et compatissant. Si cet élément de compassion doit être tout d’abord souligné, il ne faut pas méconnaître que les miracles de résurrection ont aussi une autre cause : ils manifestent que le Messie a tout pouvoir sur la vie et la mort. Quelques détails de l'évangile d'aujourd'hui mettent en lumière ce pouvoir : ainsi l' attitude d' autorité de Jésus qui, d'un signe, arrête le cortège ; la forme solennelle et impérative de ses paroles : «Je te l'ordonne, lève-toi » ; et le fait que l'évangéliste, qui, dans les premiers versets du même chapitre, parle simplement de « Jésus » emploie maintenant le mot « Seigneur » : car il s'agit de la rencontre du Seigneur de la vie avec la mort et la douleur humaine.

Remarquons que les trois cas de résurrection rapportés par les évangiles couvrent tous les aspects physiques successifs de la mort. Jésus ressuscite la fille de Iair encore couchée sur son lit, il ressuscite le fils de la veuve de Nain que l' on emporte dans un cercueil, il ressuscite Lazare déjà enseveli et décomposé: la seigneurie de Jésu88ur la mort e8t complète; cela s'applique aux aspects différents de la mort spirituelle aussi bien qu'à ceux de la mort physique, et les récits évangéliques de résurrection indiquent symboliquement comment Jésus rend la vie aux pécheurs. Il faudrait enfin être plus attentif qu'on ne l'a généralement été au rôle joué par les femmes dans les cas de résurrection. Ici, c'est le chagrin de la mère qui émeut Jésus (et l'on pourrait dire que la veuve de Nain a une place plus importante que son fils dans l'évangile d'aujourd’hui. La femme de Iair joint ses larmes à celles de son mari.

Marthe suggère à Jésus qu'il pourrait ressusciter son frère. Il en est de même hors des évangiles. Pierre ressuscite Dorcas sur les instances des veuves de Lydda (Actes 9. 36-411. Elie ressuscite le fils de la veuve de Zarephat à cause de la douleur de la mère (1 Rois 17. 18-23). C'est aussi à cause de la mère qu'Elisée ressuscite le fils de la Sunnamite (2 Rois 4: 18-37). L'auteur de l'épître aux Hébreux a donc raison d'écrire : «Des femmes ont retrouvé leurs morts par la résurrection » (Hébreux 11. 351. Peut-être ces pas~ sages (comme l'évangile d'aujourd'hui jettent-ils une lumière voilée sur un aspect du ministère spirituel des femmes. La conversion des pécheurs est semblable à la résurrection des morts; or la prière des femmes, en particulier des mères [34] et des femmes dont la vie est entièrement offerte et consacrée à Dieu, a souvent une valeur d'intercession singulièrement efficace, et, en ce sens, une vie cachée et contemplative peut être une vie apostolique.

L'épître d'aujourd'hui est tirée de la lettre de Saint Paul aux Galates (1: 11-19). L'apôtre déclare aux Galates que son « évangile » ne provient d'aucune tradition humaine, mais qu'il l'a reçu par une révélation directe de Jésus-Christ. Sa vocation d'apôtre n'est pas due à un choix des Douze, mais à une grâce immédiate de Dieu. Quand il s’est converti, il n’a pas « consulté la chair et le sang »; il n'est pas allé à Jérusalem prendre contact avec les autres apôtres, mais, pendant trois ans, y a vécu en Arabie et à Damas. C'est seulement après ces trois ans qu'il est allé à Jérusalem pour voir Pierre ; il n'est d'ailleurs demeuré avec lui que quinze jours et n'a pas vu d'autre apôtre, sauf Jacques.

Cette insistance de Paul sur le caractère immédiat et personnel de son apostolat était nécessaire. Certains milieux chrétiens, en particulier ceux qui subissaient le plus l'influence de l'Eglise « apostolique » de Jérusalem, contestaient l'apostolat de Paul et opposaient à celui-ci l'autorité des Douze. Ce conflit avait pénétré chez les Galates et suscité des attitudes divergentes dans des questions pratiques, par exemple celle de la circoncision. Paul revendique avec véhémence ses droits d'apôtre. Cette revendication n'a rien perdu de son importance, car le même conflit s'est renouvelé souvent au cours des siècles. L'épître que nous lisons aujourd'hui nous rappellera combien nous devons être attentifs à ne jamais laisser l'institution éteindre l'Esprit.

Textes tirés du livre "L'an de grâce du Seigneur" du Père Lev Gillet ("Un moine de l'Eglise d'orient") aux éditions du Cerf

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23.1.08

La passion avec le Christ

La Croix n’est pas une infamie et un lourd destin mais la souffrance qui ne prend naissance pour nous que par l’union à Jésus-Christ.

La Croix n’est pas une souffrance qui survient par hasard mais une souffrance nécessaire.

La Croix n’est pas une souffrance liée à l’existence naturelle mais la souffrance liée à l’existence chrétienne.

Dans son essence, la Croix n’est pas seulement souffrance mais souffrance et réprobation et ici aussi, au sens strict, réprobation pour l’amour de Jésus-Christ et non pour l’amour de quelque autre attitude ou confession.

Un christianisme qui ne prenait pas au sérieux l’imitation du Christ, qui ne faisait de l’Évangile qu’une consolation à bon marché et pour lequel, à part cela, l’existence naturelle et l’existence chrétienne ne se distinguaient pas, ce christianisme ne pouvait comprendre la Croix que comme ce qu’il y a d’incommode dans la vie quotidienne, comme la détresse et l’angoisse de notre vie naturelle.

On avait oublié ici que la Croix signifie toujours aussi réprobation et que la honte de la souffrance fait partie de la Croix. Dans la souffrance, être repoussé, méprisé et abandonné par les hommes, comme c’est la plainte interminable du psalmiste, ce caractère essentiel de la souffrance de la Croix, un christianisme ne peut plus le comprendre en ne sachant plus distinguer entre l’existence bourgeoise et l’existence chrétienne.

La Croix est la passion avec le Christ, la Passion du Christ. Seule, la liaison avec le Christ, telle qu’elle se réalise dans l’imitation du Christ, fait qu’on se tient sérieusement au pied de la Croix...

Qu’il prenne sa croix - la croix est donc déjà toute prête depuis le début et on n’a qu’à la prendre. Que personne ne comprenne par là qu’il doit se chercher quelque croix pour lui-même, qu’il doit choisir lui-même sa croix. Car Jésus dit qu’à chacun sa croix est déjà préparée, déterminée et mesurée par Dieu.

Chacun doit porter la mesure de souffrance et de réprobation qui est prévue pour lui. C’est une mesure différente pour chacun. Dieu juge l’un digne de grandes souffrances et lui accorde la grâce du martyre. Il ne permet pas que l’autre soit tenté au-dessus de ses forces. Pourtant, c’est l’unique Croix.

Dietrich Bonhoffer

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21.1.08

Le rituel

L’être humain est profondément rituel. L’expérience rituelle est aussi mystérieuse que l’être humain lui-même. Le parcours de sa vie personnelle, sociale et religieuse est façonné aussi bien par les petits rituels de la vie quotidienne que par les grands rituels sociaux, politiques et religieux.

Les pratiques sacramentelles de l’Église revêtent des dimensions anthropologique, sociale, politique et religieuse qu’il n’est pas toujours facile de départager. La mémoire chrétienne qui se faufile au cœur des pratiques rituelles est, elle aussi, chargée de toutes ces dimensions. On ne peut nier que pour une large part la foi ne se vit qu’à sans cesse s’exprimer et se chercher dans ces pratiques mêmes.

Toute mise en scène rituelle d’un événement significatif de la vie se présente comme une tentative pour apporter des éléments de réponse aux questions que pose l’existence : Quelle est mon origine? Où est ma vie? Quelle sera la fin?

C’est la principale raison pour laquelle les rituels liés aux grands événements de la vie d’une personne, d’une famille ou d’un peuple sont ceux qui tiennent le coup lors de certaines crises de croyances. On n’a qu’à penser à notre propre situation chrétienne. Pour une majorité de croyants, les seuls liens à l’Église institutionnelle qui tiennent encore, ce sont les rituels des événements de la vie familiale, sacrements et fêtes.

Les rites ne sont pas faites pour qu’on y assiste mais pour qu’on y prenne part. Les rituels ne peuvent vraiment prendre vie que lorsqu’ils cessent d’être des spectacles. L’effort de participation exigé est énorme, peut-être au-dessus de nos forces. On peut participer de mille façons et avec des sentiments divers. S’il y a participation, il faut bien qu’il y ait quelque force interne ou externe qui les presse assez pour que les personnes aillent jouer leur rôle dans la célébration.

Le jeu rituel n'est que très rarement neutre. Il ne laisse à peu près personne indifférent. En ce sens, toute pratique rituelle agit sur un groupe en travail. C’est le lieu d’un questionnement sur l’origine et la fin de la vie, sur ce qui nous dépasse, sur ce que la tradition chrétienne a osé nommer le Dieu de Jésus. Dans le jeu rituel, c’est un groupe qui pense ensemble, comme il le peut, les valeurs et les croyances qui l’animent.

Cet effort aboutit à l’adoption d’une symbolique simple, mais présentant un certain écart en regard de la vie quotidienne. Verser de l’eau sur le corps d’un enfant à baptiser, déposer une gerbe de fleurs sur une tombe, ce sont là des gestes du quotidien, mais repris en jeu symbolique facile à répéter.

Les rituels ont leur manière propre de parler, ils n’exigent pas un flot de paroles. Le rituel nous fait entrer dans un espace où faire et dire ne se distinguent pas. L’explication tue la symbolique et peut aussi empêcher le travail du rituel.

Cela, car l’activité symbolique se donne un réseau de signes qui parlent différemment et ne peuvent pas tous dire les mêmes choses. On n’a pas toujours à transcrire en paroles ce que veulent dire les rites.

Les rituels sont de l’ordre de faire, de l’action symbolique à accomplir. La mémoire chrétienne pour les rituels peut être préservée et enrichie surtout à travers le récit qui demande à être poursuivi dans le rituel et qui finit même par se confondre avec le geste.

Les gens tiennent aux rituels parce que la force de ceux-ci n’est pas de dire ou d’expliquer, mais de suggérer une ouverture, une transcendance.

Guy Lapointe

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18.1.08

L’Entraide fraternelle des Églises

Les disciples décidèrent d’envoyer
chacun selon ses moyens,
des secours aux frères de Judée,
ce qu’ils firent en les envoyant aux anciens
par l’entremise de Barnabé et de Saül.

- Act. 11, 29-30

Jésus a passé toute sa vie publique à rendre croyable la bonne nouvelle qu’il annonçait. Il l’a fait en devenant le consolateur et le guérisseur de tous et de toutes. On a pu résumer sa vie en disant qu’il l’a passé en faisant le bien.

Quand Paul a commencé, quelques années après lui, à annoncer la bonne nouvelle hors d’Israël, il a tout de suite compris qu’elle ne serait accueillie que si elle montrait en même temps que les croyants des nouvelles Églises se savaient accueillis par la première communauté, celle de Jérusalem. Et inversement, Paul devait montrer concrètement à l’Église de Jérusalem que les lointains disciples de Jésus étaient leurs frères. D’où le souci de Paul pour ses collectes de fonds à Rome, à Corinthe et ailleurs (on verra Rom. 15~ 26; 1 Cor. 16, 1). Au point qu’il se charge lui-même de ne rien laisser perdre, en portant lui-même les générosités des nouveaux fidèles aux anciens de Jérusalem.

Dans un monde où si peu de communications existent, où un étranger est un ennemi, ou la guerre est l’état normal entre les États et entre les villes, ce souci a certainement semblé étrange et il a fallu tout le prestige et toute la crédibilité de Paul pour assurer le succès de cette entreprise. Et nous savons par l’histoire des premiers siècles de l’Église que le geste de partage continua après Paul.

C’est cette tradition apostolique que l’Aide aux Églises martyres continue. Les Églises pauvres peuvent croire et espérer si elles voient la fraternité des communautés plus favorisées. Beaucoup a été fait dans le passé, beaucoup se réalise encore. Car le message de fraternité et d’égalité que Jésus apporte n’a été entendu que faiblement dans le monde. À tel point que nous devons être critiques et nous demander si notre générosité ne vient pas remplacer indûment la justice.

Quand une sollicitation vient des Églises de l’Est de l’Europe, nous sommes plus sûrs sur ce dernier point. Le bloc soviétique s’est trop bien isolé depuis plus de 75 ans pour que nous puissions soupçonner que nos relations commerciales ont provoqué ses difficultés actuelles. Son effort brutal pour éliminer la foi a échoué, mais il a laissé bien des traces qu’il faut maintenant réparer: oeuvres sociales supprimées, temples démolis ou réclamant de lourdes réparations après des générations d’interdiction ou de recyclage civil, personnel de cadres réduit et manquant de formation.

Des générations de clandestinité ont entretenu et même avivé la foi, mais le retour à une vie d’Église réclame notre aide, matérielle et en personnel. Déjà des initiatives solides sont en marche. Je songe par exemple à l’Église d’Ukraine, aidée si vaillamment par sa diaspora américaine et canadienne. D’autres sont plus faibles, comme celles de Roumanie, de Bulgarie, de Hongrie. Ce sont surtout ces dernières que l’Aide aux Églises martyres aide.

Et comme dans les collectes de Paul l’organisme qui est très modeste et n’a pratiquement pas de dépenses d’administration, assure l’acheminement de l’aide jusqu’aux personnes et aux communautés en difficulté. Je remarque par exemple que le principal responsable - le Père Radu Roscanu - n’a pas à payer ses voyages en Europe centrale, que son secrétariat est dans sa demeure, que le bulletin de liaison que vous lisez est polycopié.

Plusieurs personnes que je connais ont eu l’impression que la chute du Mur de Berlin et la désintégration du Rideau de fer ont marqué la fin de la persécution et de la misère de l’Église en Europe de l’Est. Ce n’est malheureusement pas le cas. Des compensations pour les dommages faits ont été réclamées, mais elles ont été jusqu’ici sans succès. Et la sortie du régime socialiste ne se fait pas sans peine, après tant d’années d’isolement et beaucoup de retard technique. En conséquence, les besoins de collaboration sont plus grands que par le passé. Et je tiens à dire que la planification du renouveau est bien faite et ne cherche pas d’abord à reconstruire des monuments ni à refaire une Église d’avant le Concile!

J’aime ajouter un autre argument pour éveiller votre coeur à l’appel des Églises martyres. C’est que la plupart d’entre elles sont des Églises orientales catholiques, surtout de rite byzantin: Bulgares, Roumains, Hongrois, Ruthènes, Slovaques, Biélorusses, Italo-Albanais.

À ce titre, elles conservent dans l’Église des traditions d’une grande valeur, dont cette immense portion de l’Église qu’est le rite latin qui est sans doute commun à la presque totalité de nous, a besoin pour participer à toute la bonne nouvelle: gouvernement synodal, résistance aux Églises nationales trop fermées et trop soumises, trésors de prières de liturgie et de vie mystique, arts religieux profondément spirituels et si originaux, sacerdoce ouvert aux prêtres célibataires ou mariés, développement ancien du diaconat, communautés religieuses contemplatives.

Et surtout témoignage de la foi dans la pauvreté et le courage, un témoignage qui a finalement eu raison de toutes les résistances. Vous aurez remarqué comme moi que partout où l’empire violent de l’URSS a cédé, il y a eu au départ des rencontres nocturnes de prière, des lampions sur le trottoir !

Nous avons la grâces comme chrétiens, d’avoir plusieurs témoignages qui nous conservent la mémoire de Jésus, les quatre Évangiles en particulier; les Églises catholiques d’Orient jouent le même rôle, en nous empêchant de niveler et de simplifier la marche à la suite de Jésus tout en demeurant une Église.

N’oublions pas non plus le défi que posent les autres Églises orientales, séparées de l’unité depuis près de 1000 ans (1054). Le pape Jean-Paul II a dit plusieurs fois avoir rêvé d’un retour des Églises orientales orthodoxes à l’unité pour l’an 2000. Même si nous sommes encore à deux ans de distance du troisième millénaire, il est difficile de croire que ce grand geste historique et religieux, commencé par Jean XXIII, se réalisera si vite. Mais notre témoignage de fraternité avancera sans aucun doute sa réalisation.


Julien Harvey, S.J.

Directeur honoraire de
La Voix des Martyres

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17.1.08

La nature de notre chrétienté

C'est avec plaisir que je vous fais lire ce texte par le Catholicos Aram Ier de Cilicie . Il nous parle de Ce texte est à méditer avec grand recueillement.

Être Chrétien, c'est un Combat Spirituel.

L'Incarnation de Dieu est décrite dans l'Évangile comme Emmanuel, c'est à dire Dieu avec nous. C'est là l'essence même de la révélation divine. Dans la théologie chrétienne la révélation de Dieu c'est précisément être avec l'homme, révéler Son amour envers Sa créature, engager le dialogue avec elle. Ce n'est pas là une relation ordinaire mais un dialogue entre le Père et le Fils. L'Incarnation est effectivement Dieu-avec-l'homme , afin de ré humaniser l'homme et de rétablir en lui l'imago Dei. L'épiphanie est l'humanisation de Dieu et la divinisation de l'homme, un thème favori des Pères Orthodoxes de l'Église. Elle est donc non seulement un événement précis, limité dans le temps mais une réalité continue. L'Incarnation de Dieu est une invitation à être avec Dieu qui a voulu être en Christ avec nous. Être chrétien c'est donc être avec Dieu. Quelle grâce divine! Quelle vocation sacrée !

Être chrétien c'est être en dialogue avec Dieu.

Par Son initiative Dieu est engagé en dialogue avec l'homme. La Bible est l'histoire de ce dialogue divino humain. Or la question qui s'impose au chrétien qui croit en Jésus Christ est la suivante : est-il en dialogue avec Dieu ? Accepte-t-il Dieu comme partenaire de dialogue dans ses pensées, ses actions et sa manière de vivre ? Le monologue constitue la fin de l'homme car, sans cette dimension transcendante qu'est le dialogue spirituel avec Dieu, l'humanité perd sa particularité, sa raison d'être. Est-ce que nous sommes en dialogue avec Dieu dans notre vie quotidienne si dominée par les "dieux" du monde ?

Être chrétien c'est avoir Dieu comme centre de notre vie.

Dieu en Jésus Christ est entré dans la vie humaine dans toutes ses dimensions et dans toutes ses manifestations. Le Christ est devenu la vie même de l'homme. La vie est don de Dieu. Par conséquent la vie du chrétien doit être théocentrique. Dieu doit être la source, le fondement d'une vie qui prétend être chrétienne. Dieu en Jésus Christ doit constituer le centre de gravité, l'Alpha et l'Omega de la vie humaine. Est-ce que le Christ est au centre de notre vie ? Est-ce que nos pensées et nos actions émanent de ce centre ?

Être chrétien c'est considérer Jésus Christ comme la voie de notre vie.

Dans le monde d'aujourd'hui le chrétien se trouve au carrefour de nombreuses voies. La question qui se pose est de savoir quelle est celle où il doit s'engager. Jésus Christ a bien dit: "Je suis la voie" (Jean 14:6). Par Sa vie et Sa mission Il a indiqué de manière visible et concrète la voie qui mène l'humanité aux valeurs du Royaume, à Dieu. Est-ce que nous acceptons Jésus Christ comme la voie de notre vie? Est-ce que nous suivons fidèlement cette voie ?

Être chrétien c'est confesser Jésus Christ comme la vérité de notre vie.

Dans la vie quotidienne nous sommes confrontés à des vérités si attrayantes mais corruptrices. Quelle est notre vérité réelle, authentique ? Souvenons-nous toujours que notre Seigneur s'est défini comme la Vérité du monde (Jean 14:6). Est-ce que nous croyons en Christ comme l'unique Vérité, le Credo de notre vie? Est-ce que nous vivons cette vérité et ses impératifs dans notre vie envahie par tant de " vérités " ?

Être chrétien c'est lutter pour les libertés.

Dieu a créé l'homme afin qu'il réalise son humanité librement, Jésus Christ a défini sa mission comme étant de " renvoyer libres les opprimés " (Luc, 4:19). La liberté est donc un don divin ; elle est intégrale à la création et à la vocation de l'homme. L'homme ne peut vivre dignement et authentiquement sa propre vie sans liberté. Est-ce que nous œuvrons pour recouvrer notre liberté et la liberté des autres ? Est-ce que nous traduisons notre liberté en une source de responsabilité, de dignité, de créativité et de progrès ?

Être chrétien c'est combattre l'injustice.

C'est ce qu'a fait Jésus Christ. Il n'a pas seulement condamné l'injustice, rejetant l'ordre, les relations et les situations injustes. Il a lutté pour la justice en combattant l'injustice. Le but de l'Incarnation divine était précisément l'établissement de la justice. Jésus a dit: " Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés " (Mat. 5:6) et " Le Royaume de Dieu est à ceux qui sont persécutés pour la justice " (Mat. 5:10). Les hymnes sacrées de l'Église Arménienne présentent le Christ comme " Champion de la Justice ". Faire justice et œuvrer pour la justice doivent donc être au cœur de l'engagement chrétien. Est-ce que nous sommes conscients de cette responsabilité dans notre société déchirée et divisée par tant d'injustices, visibles et invisibles? Est-ce que nous sommes sérieusement engagés pour un ordre mondial basé sur les principes de justice ?

Être chrétien c'est faire la paix.

L'Incarnation du Fils de Dieu est annoncée par les anges comme la venue de la paix sur terre. Le nom de Dieu est paix. La paix de Dieu c'est la paix fondée sur la justice, sur le respect de la dignité et les droits humains, sur les valeurs morales et spirituelles. Le Christ a dit: " Ceux qui luttent pour la paix ils seront appelés fils de Dieu " (Mat. 5:9). Œuvrer pour la paix c'est faire justice tout comme faire justice c'est l'unique voie vers la paix. C'est ce qu'enseigne l'Évangile. Est-ce que nous luttons activement pour une paix fondée sur la justice? Est-ce que la voie de la paix, si complexe et si dangereuse, est la voie de notre vie et la direction de notre action ?

Être chrétien c'est travailler pour la réconciliation.

Dieu en Jésus Christ a bien réconcilié l'homme avec Lui. Être en Dieu c'est être réconcilié non seulement avec Dieu mais aussi avec les hommes. L'Incarnation de Dieu est une invitation à la réconciliation entre tous les hommes. Pour un chrétien ceci n'est pas une prescription ordinaire. C'est l'essence même du Christianisme et le fondement de la foi chrétienne. C'est la base de l'action chrétienne.

Être chrétien c'est donc un combat, un combat spirituel, un combat continu, un combat acharné contre toutes les structures et systèmes, idéologies et pratiques qui génèrent l'injustice, la violence et le mal. C'est un combat pour les droits de l'homme, pour la dignité humaine, pour la paix en justice et pour la réconciliation.

L'Évangile n'admet pas l'isolement et le monologue. Il est tout à la fois un défi et une invitation à l'engagement, au dialogue et au combat pour une qualité de vie soutenue par les valeurs morales.

Être chrétien, c'est vivre l'Évangile dans cette vision.

Aram Ier
Catholicos de Cilicie

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14.1.08

Prière de l'Indien

C'est avec plaisir que je vous fais lire ce texte.
Il est à méditer avec grand recueillement.

Prière de l'Indien


Ô Grand Esprit, dont la voix se fait entendre dans le vent et qui d'un souffle anime tout l'univers, écoute-moi. Je suis un de tes enfants, petit et faible. J'ai besoin de ton aide et de ta sagesse.

Que mes oreilles soient attentives à ta voix. Que mes yeux contemplent à jamais la splendeur d'un soleil couchant. Que mes mains respectent ta création. Rends-moi sage afin que j'apprenne ce que tu as enseigné à mon peuple: la leçon cachée en chaque feuille, sous chaque rocher.

Je demande la force, non d'être supérieur à mes frères, mais de combattre mon plus grand ennemi: moi-même. Fais que je sois toujours prêt à venir à toi les mains sans tache, le regard limpide. Quand ma vie s'éteindra comme un soleil couchant, je veux que mon âme puisse aller vers toi avec confiance.

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11.1.08

Te suivre, Seigneur

Ces poèmes qui nous aident à méditer

C'est avec plaisir que je vous fais lire ce texte.
Il est à méditer avec grand recueillement.


Te suivre, Seigneur,
n'est pas une aventure commencée à la légère
et poursuivie avec désinvolture.
Un jour "oui" et l'autre "non"!
Cela, tu n'en veux pas.

Te suivre, Seigneur, c'est prendre du temps,
beaucoup de temps pour te comprendre,
t'approcher et apprendre à t'aimer.

Te suivre, Seigneur,
ce n'est pas l'affaire d'un jour
mais c'est l'affaire de tous les jours.

Fidélité , par de-delà les obstacles et les ténèbres.
Fidélité, par-delà la peur et le doute.

Te suivre, Seigneur,
c'est aussi trouver le temps et la patience,
laisser la fleur sortir de terre,
s'épanouir et se tourner vers le soleil.

Rien, jamais rien, ne pourra se réaliser par la force.
Te suivre, Seigneur,
c'est aussi travailler chaque jour,
à la construction de notre vie de chrétiens
en puisant en Toi les forces nécessaires pour tenir
et tenir jusqu'au bout de l'aventure.

Christine Reinbolt

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7.1.08

Souvenez-vous des prisonniers…

Dans l’Epître aux Hébreux, au chapitre 13 verset 3, nous sommes tous tenus en conscience de :

"Souvenez-vous des prisonniers…, comme si vous étiez enchaînés avec eux."

Comment arriver à traduire dans notre vie d’ici, ce commandement apostolique?

Eh bien, une voie qui est à notre portée est là, devant nous.

En recevant l’Entraide fraternelle des Églises, notre bulletin mensuel, vous devenez des témoins de la détresse humaine, vous devenez donc des missionnaires à nos cotés. Vous vous impliquez par ce fait même d’aider ceux qui sont nos frères et sœurs persécutés, affamés, nus, sans espérance et sans l’amour charitable qui puisse les assister dans leur détresse.

Vous serez leurs avocats auprès de ceux que vous aimez, estimez et connaissez. Vos plaidoiries en faveur des martyrisés et souffrants vous introduiront en cet espace de solidarité, d’amour, de partage, de service au bénéfice des souffrants.

Vous témoignerez dans votre milieu humain du fait qu’il faut s’impliquer dans les projets de notre mission, afin d’obtenir un meilleur traitement pour les prisonniers, pour aider les vieillards, les malades, les laissés pour compte d’une société inique qui les rejette, pour nourrir les familles nombreuses affamées, pour financer les maisons pour l’enfance handicapée, pour faire en sorte que l’accès à la bonne nourriture spirituelle soit assurée aux peuples qui en ont faim, pour consoler et donner de l’espoir à ceux qui en ont besoin.

C’est une joie extraordinaire celle de pratiquer la charité, en projetant la miséricorde de Dieu et ses bienfaits pour nous, sur notre prochain qui se trouve dans le besoin. Cela, car Dieu aime les déshérités de la vie.

L’Entraide fraternelle des Églises est elle-même née dans les prisons. À l’origine de notre mission, c’est l’idée qui a germée dans le cœur du révérend Richard Wurmbrand, celui qu’on appelle le ‘Saint Paul des temps modernes’ qui a passé quatorze années de sa vie dans les prisons communistes roumaines, dans les années 1950 - 1960.

C’est ce géant de la prédication missionnaire que nous avons connu, aimé et suivi dans son combat hors pair pour venir en aide aux Églises en détresse. La vie de témoin de sa foi lumineuse en notre Dieu Triune est devenue un modèle à suivre pour nous.

Il nous sera un devoir constant de tenir vivant son message, dans chacun des bulletins mensuels que vous recevez.

Nous avons besoin de vous

Nous savons qu’un certain nombre d’amis, pour une raison ou pour une autre, se sentent appelés à soutenir cette œuvre de Dieu dont la vocation est d’aider les martyrs, les pauvres, les déshérités même au-delà de la tombe.

Ils peuvent faire cela, en consignant cette intention dans leur testament. C’est la seule façon d’empêcher que la mort les surprenne comme un voleur pendant la nuit et qu’elle les dépouille du trésor qu’ils sont seuls à pouvoir mettre à l’abri au ciel contre la mite, le ver, ou la convoitise des jaloux.

Je reviens d’un voyage missionnaire en Roumanie ou certains de nos amis et bienfaiteurs ont aidé par des dons en argent, par des livres de bon contenu, par des médicaments, par des bourses pour l’enseignement de séminaristes, par la construction d’une église, et beaucoup plus. De cet univers toujours sombre, je reviens avec un sentiment contradictoire : de joie, oui, mais aussi de détresse, d’écoeurement, car l’héritage du communisme est lourd et omniprésent.

Voulez-vous vivre la joie véritable de la naissance de Jésus Christ? Mettez-vous alors dans la perspective qu’il faut encore prier, encore aider ces peuples qui ne réussissent pas émerger de l’univers pervers du post-communisme. Jeûnez et offrez des dons à Jésus pour l’affranchissement de ces peuples opprimés encore et toujours.

Aidez-nous à décupler notre efficacité comme cette famille de bienfaiteurs qui – en véritables apôtres de la charité – nous envoie fidèlement depuis des années, en plus du don mensuel habituel qui est déjà important, la contre-valeur d’un repas à deux personnes : les deux époux jeûnent et font don à la mission l’économie ainsi réalisée – le coût de leur repas à deux au restaurant.

Votre opinion, ça compte

Notre mission désire être à l’écoute de ses amis et bienfaiteurs. Nous vous demandons de vous laisser imprégner par la beauté et le sérieux de nos projets missionnaires. Nous ne pouvons pas les faire avancer sans connaître votre opinion.

À travers nos messages, vous connaîtrez, étape par étape, nos besoins, nos expériences, nos rêves. Faites-nous savoir, à votre tour, vos opinions, vos idées, vos joies ou vos difficultés que vous ressentez à saisir les joies et difficultés existentielles des autres.

Nous vous attendons! Pour cela, écrivez-nous par courriel à l’adresse : info@entraidefraternelle.com

Le bruit de la guerre

Noël est le temps fort de l’année qui est spécialement approprié pour un message d’espérance. Il rend nos cœurs sensibles au message de la venue du Seigneur.

Au cours de cette année, le bruit insupportable de la guerre s’est encore fait entendre. Des images insoutenables ont parvenu dans nos foyers quotidiennement par le biais des mass médias.

Ces images n’ont plus été cachées derrière un rideau de fer, ou de bambou; non, l’extermination des êtres humains s’est faite de la manière la plus horrible, devant des caméras de télévision, dans des pays accessibles à s’y rendre.

Extermination systématique d’hommes et de femmes par une puissance déchaînée demeurée désormais seule à dicter sa loi de la jungle à une humanité désabusée et humiliée. Entassement derrière des murs de séparation de tout un peuple en quête de pays.

Impuissants, nous regardons l’avancement du diktat et osons à peine d’ouvrir la télévision pour ne plus être encore et encore inondés de violences.

Dans ce monde en délabrement, nous avons été dans le passé et nous demeurons à présent des messagers de l’espérance. Car nous avons pour mission d’apporter la bonne nouvelle, l’espoir en l’avenir et l’encouragement à ceux qui ne possèdent plus rien.

Nous sommes présents en Roumanie par notre mission du nom de ‘La Mission Iuliu Hossu’. Nous oeuvrons dans la région pour apporter la lumière de la foi, pour éditer et diffuser des livres de témoignages et d’éducation morale et religieuse pour adultes et enfants.

Les peuples que nous visitons ont soif de la bonne littérature, de la bonne nouvelle de l’Évangile. Ce n’est point par des guerres et des tueries perpétrées au nom de la cupidité des riches, ou au nom de régimes théocratiques irréductibles, que les peuples pourront se libérer des servitudes du passé, mais par la bonne nouvelle que nous leur apportons en votre nom.

Nous remercions tous ceux et celles qui soutiennent nos efforts. Nous transmettons avec fierté vos dons à ceux qui en ont besoin. Nous faisons ce qui est possible humainement. Dieu fera le reste, c’est-à-dire l’impossible.

Nous vous souhaitons à tous, les courages des témoins de la foi et une marche joyeuse en avant pendant cette période bénie de l’Avent. Grâce à vous, les journées qui deviennent plus courtes et qui s’assombrissent plus rapidement, seront éclairées par une lumière d’espoir. Par l’aube de l’amour.

Avec mes salutations cordiales,

Rév. Radu Roscanu

P.S. Aidez-nous, visitez nos commanditaires.

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5.1.08

Poème : Dieu Éternel et Miséricordieux

C'est avec plaisir que je vous fais lire ce texte.
Il est à méditer avec grand recueillement.

Dieu Éternel et Miséricordieux,
Toi qui es un Dieu de paix, d'amour et d'unité,
nous te prions, Père,
et nous te supplions de rassembler,
par ton Esprit Saint,
tout ce qui est divisé.

Veuille aussi nous accorder
de nous convertir à ton unité,
de rechercher ton unique et éternelle vérité,
et de nous abstenir de toute dissension
Ainsi nous n'aurons plus qu'un seul coeur,
une seule volonté, une seule science,
un seul esprit, une seule raison.

Et, tournés tout entiers
vers Jésus Christ, Notre Seigneur,
nous pourrons, Père,
te louer d'une seule bouche,
et te rendre grâce
par notre Seigneur Jésus Christ
dans l'Esprit Saint.

Amen.

Martin Luther

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3.1.08

Lettre du pasteur Wurmbrand

Le sel est une bonne chose


Chers frères et soeurs,

"Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient insipide, avec quoi l'assaisonnerez-vous? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres." (Marc 9:50,51).

A peine levés le matin, les Juifs commencent leur journée par se laver, puis ils s'adonnent à un temps de prière qui dure au moins une heure.

Les chrétiens, eux lisent d'abord leur Bible et c'est seulement après qu'ils prient. Pourquoi? Le rabbin David Talner - contrairement à la tradition juive - avait l'habitude de commencer la journée par la lecture du courrier, et seulement après il priait. Quand on lui en demandait la raison, il répondait: "Plus un homme est célèbre, plus il est dur pour lui de lutter contre les mauvaises pensées qui l'assaillent dans la prière.

Je commence donc toujours par lire les lettres reçues. Normalement, ces lettres s'adressent à moi par des paroles flatteuses telles que rabbin juste, maître, leader, saint homme ou autres compliments du même genre. Dans ma prière je dis alors: 'Seigneur, tu sais que je ne mérite pas ces titres de gloire. Mais vu que tant de personnes sincères me prennent pour un héros, ne permets pas que leur foi soit déçue. Fais que je devienne ce qu'ils croient que je suis!'"

C'est la raison pour laquelle nous lisons la Bible d'abord, puis nous passons un temps dans la prière. Par la Bible, nous entendons Dieu lui-même - non des hommes - nous parler en des termes sublimes et immérités:

"Vous êtes le sel de la terre" (Matt. 5:13) - "Vous êtes la lumière du monde" (Matt. 5:14) - "Vous êtes tous fils de Dieu" (Gal. 3:26) - "Participants de la nature divine" (2 Pierre 1:4) - "Héritiers de Dieu" (Rom. 8:17) - "Je vous ai aimés d'un amour éternel" (Jér. 31:3).

Ces textes nous incitent à prier pour que nous devenions réellement ce que nous sommes déjà aux yeux de Dieu. Nous sommes le sel de la terre. Jésus a dit: "Le sel est une bonne chose" (Marc 9:50).

Qu'est-ce qui a bien pu lui suggérer une idée si simple? Avait-il une fois mangé de la nourriture sans sel? Un jour, les gardes de la prison nous avaient fait ingurgiter des cuillerées de sel sans nous donner une goutte d'eau. Puis, à l'opposé, pendant des mois on nous donna à manger de la nourriture complètement insipide. Cela devenait intolérable de manger de l'avoine cuite à l'eau, sans sel. Souvent, nous préférions ne rien manger. Privés de sel, nous savions ce que voulait dire "le sel est une bonne chose."

Sommes-nous bons? Assaisonnons-nous les repas des autres? Donnons-nous un peu de parfum à l'existence des autres? Ou les laissons-nous sans sel, comme ce fut notre cas comme prisonniers?

Le simple fait que nous soyons du sel (selon la Bible) ne suffit pas. Comment pouvons-nous devenir bons? Nous devons compter entièrement sur la grâce de Dieu. Vous deviendrez bon en faisant la grande découverte que vous ne l'êtes pas et ne le serez jamais.

Vous demanderez alors à Dieu de vous accorder la grâce de le devenir. Vous connaîtrez la mort à vous-même et la réalité du Christ vivant en vous. Sa justice deviendra la vôtre, sans qu'aucune parcelle ne fasse défaut. Vous êtes en droit de vous proclamer propriétaire de sa justice et de sa bonté, comme vous le feriez d'un domaine que vous avez reçu en héritage; c'est un cadeau légal. Soit tous les chrétiens sont des fous, ou alors chaque chrétien peut dire à Jésus: "Tu es moi!" Ou comme le dit Luther dans un commentaire sur l'épître aux Galates: "Un chrétien est Christ".

Dès lors, comment dois-je m'y prendre pour n'être pas moi, mais "Lui", que faire pratiquement? La Bible parle non seulement de la folie de la croix (1 Cor. 1:18), mais de la folie de Dieu (1 Cor. 1:25). Essayons donc d'apprendre quelque chose des fous. Il y a des fous qui se prennent pour les autres. Un fou se comporte selon ce qu'il croit être lui-même.

Celui qui pense être Napoléon portera un tricorne et maudira les Anglais de l'avoir battu à Waterloo. Ceux qui se prennent pour St-François jeûneront et prieront beaucoup, prononceront seulement des paroles pieuses, même si elles n'ont pas de sens. Celui qui se prend pour Churchill aura toujours un gros cigare à la bouche et ne parlera que politique.

Ce pour qui vous vous prenez, détermine en fait votre comportement. Regardez-vous vous-même comme de nombreux croyants l'ont fait avant vous: vous êtes Lui - comme le Christ. Cette folle supposition aura le même résultat qu'on obtiendrait avec les fous potentiels précités. Vous serez de plus en plus amené à vous comporter comme Lui. Paul pouvait dire: "Pour moi, vivre c'est Christ"

(Phil. 1:21).

Il vous faut beaucoup de foi pour vous croire Lui, alors que vous êtes pécheur! Mais que savons-nous en fait de la vie des prophètes, d'Esaïe à Malachie? Nous connaissons leurs prophéties, pas leurs vertus et leurs manquements.

C'est par la foi que l'on devient enfant de Dieu, non pas par quelque vertu ou bonne action. Ayez foi en Dieu, et le sel ne perdra jamais sa saveur. Vous deviendrez la formule même de la bonté, formule inaltérable!

Par la foi, renoncez complètement à votre propre vie, renoncez à votre moi. Arrêtez donc de "pratiquer" ses vertus, autant que ses convoitises. Vous avez été crucifié avec Christ, donc vous avez subi le sort de tout crucifié: vous êtes mort.

Cependant, vous êtes en vie. Comme vous existez après avoir passé par la mort, vous êtes né de nouveau, cette fois pas d'une union charnelle (conçu dans le péché), mais engendré de Dieu. Vous êtes à nouveau un enfant, un "ange". (Selon le Talmud, l'étymologie de "cherub" est kerabja, comme un enfant; parce qu'à Babylone un enfant était appelé rabja). Maintenant, de par votre nouvelle naissance vous avez un caractère nouveau, angélique, divin. Croyez-le.

Croyez la Parole de Dieu: "En ces jours-là, en ce temps-là, dit l'Eternel, on cherchera l'iniquité d'Israël et elle n'existera plus, le péché de Juda et il ne se trouvera plus" (Jérémie 50:20). Ce texte fait allusion au retour des Juifs de la captivité à Babylone.

Sur le plan purement humain, ces gens avaient beaucoup péché; Néhémie avait dû en punir quelques uns. Au regard de Dieu - c'est maintenant aussi le vôtre - ils n'avaient pas de péché. Etablir son propre diagnostic n'est pas bien. Contentez-vous de croire fermement que ce n'est pas vous qui vivez, mais Lui...et vous réussirez! Vous acquerrez la bonté qui ne pâlit pas.

Sincères salutations en Christ.

Richard Wurmbrand

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