Richard Wurmbrand

Entraide fraternelle des églises

Chers amis et bienfaiteurs,
La Mission d’Aide aux Églises Martyres (Entraide fraternelle des Églises) est présente au Canada depuis 1987. Elle est née dans une prison roumaine au temps de la dictature des sans-Dieu. Le fondateur – le pasteur Richard Wurmbrand, incarcéré pendant 14 ans à cause de ses activités religieuses, a été racheté pour 10,000 dollars payés comptant au dictateur athée de l’époque. Nous apportons soutien et secours en faveur des Chrétiens opprimés ou désavantagés.

Responsable : Rev. Radu Roscanu

 

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31.3.08

Descente

« Puis Jésus descendit avec eux pour aller à Nazareth... » (Lc 2,51).

C’est bien ce verbe « descendre » que le grec du troisième évangile emploie. Et il est singulièrement chargé de sens.

Marie, Joseph et l’adolescent de douze ans ont quitté Jérusalem après la fête de Pâques. Jésus a été retrouvé dans le Temple. Tous les trois ont pris le chemin du retour. C’est une descente, au sens littéral du mot.

Des âpres monts de Judée, il faut descendre dans la plaine d’Esdrelon pour atteindre ensuite la Galilée, qui fleurit pendant la saison de la Pâque.

C’est une descente, du point de vue de la religion établie. Après Jérusalem, après le Temple, après l’agneau pascal, après l’atmosphère enthousiaste et fervente de la grande fête annuelle, les trois pèlerins vont retrouver une bourgade où il n`y a ni Temple, ni sacrifices, ni puissantes émotions collectives. Ils se replongeront dans les tâches monotones de la vie quotidienne.

Pour l’adolescent, c’est une descente dans un sens très spécial. Jésus, dans le Temple de Jérusalem, écoutant et interrogeant les docteurs, frappant le peuple par son intelligence et ses réponses, avait connu un succès qui tenait du miracle.

Pourquoi revenir à Nazareth? S’il restait dans le Temple, ne pourrait-il pas gagner les esprits, les mener vers le Père? Ce moment ne serait-il pas une aube messianique? Le succès ainsi obtenu ne permettrait-il pas d’éviter les grandes contradictions et les grandes souffrances promises par Isaïe au Serviteur de Yahvé? Peut-être est-ce dans le Temple que, bien avant le Désert, Jésus connut alors la première Tentation.

Il ne succombe pas. Il rentre à Nazareth avec Marie et Joseph. Mais ne leur avait-il pas dit qu’il devait s’occuper des choses ou de la maison de son Père? Et c’est de son Père céleste qu’il parlait. Revenant à Nazareth, ne semble-t-il pas abandonner le service de Père qui est aux cieux? Non, car le service du Père céleste n’est point une ascension spectaculaire. C’est précisément une descente.

La maison du Père, c’est la maison où la volonté du Père est obéie.

Dans le cas de Jésus, la maison du Père, les affaires du Père, ce sont la maison et les travaux de Marie et de Joseph, là où Jésus « leur était soumis » (Lc 2,51). Ce sont trente années d’obscurité et d’humble service.

Le mot « descente » s’applique à toute la vie de Jésus. Il convient même à son ministère public. Jésus mènera une vie errante et pauvre. Il a, comme l’a dit Charles de Foucault, si bien pris la dernière place que personne ne pourra la lui enlever.

Il s’agenouillera devant ses disciples pour leur laver les pieds. Il n’aura pas une pierre où reposer la tête. Fils de Dieu, il naîtra, homme parmi les hommes, dans une étable, à Bethléem.

Ce fut sa première descente. Il prêchera l’Évangile du Royaume, si incompris, lorsqu’il se montrera à la foule avec une couronne d’épines et un sceptre de roseau et lorsque son titre royal sera placardé sur une croix.

Une seule fois, Jésus refusera de descendre.

C’est quand les sacrificateurs, et les scribes, et les passants l’injuriaient, hochant la tête et disant: « Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix! » (Mc 15,32). Jésus n’est pas descendu. Il avait atteint le dernier degré de son abaissement.

Avec mes sincères salutations en Christ.

Richard Wurmbrand

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28.3.08

Message du Directeur - Pâques 2008

Les fêtes les plus importantes de la chrétienté sont passées pour les catholiques et les protestants et pour les orthodoxes, ces grandes fêtes arrivent bientôt. C'est le temps privilégié pour nous tous de laisser le Christ de la miséricorde et de l'amour, ressuciter aussi dans notre coeur. Donnons joyeusement.


Chers amis,

Nous avons constaté nous-mêmes les besoins énormes du peuple cubain. Ces hommes et ces femmes joyeux et talentueux manquent de tout. Quelles joies nous avons pu faire à ces communautés que nous avons visitées et où nous avons laissé 5 énormes caisses remplies de dons.

Plus de 350 enfants porteront des lunettes neuves fournies par nous. Plus de 10 familles auront bénéficié de vêtements, de dons en argent et sous forme de médicaments et de vitamines. Aidez-nous à continuer nos projets d'aide dans ce pays si pauvre.

Un missionnaire ne doit jamais attendre quoi que ce soit en retour da sa bienfaisance. Il est tourné vers Dieu, qui est miséricordieux pour nous tous, et c'est lui, le missionnaire, qui retourne à Dieu cette miséricorde transmise à travers lui aux plus pauvres et déshérités. De même, à l'approche des fêtes de Pâques qui occasionnent des dépenses farfelues et hors du commun, les pauvres et les malades, les vieillards, ressentent encore davantage la détresse. Aidez-les dès maintenant en effectuant un don au 450-967-7792.

Au moment où vous lirez ce message, nos courriers sont en train de distribuer des dons de notre mission, ne les laissez pas les mains vides !

Que ce soit en Europe ou en Amérique Centrale, les démunis ont besoin de nous, ils ont besoin de vous! Chaque sou aide, chaque pièce rapproche les démunis vers un peu de bien-être. Les besoins sont immenses: vêtements, médicaments, huile à chauffage, etc.

Si vous pensez qu'ici, c'est difficile, imaginez un peu comment celà est là bas ! Nous devons nous mettre à leur place...

Vous êtes les détenteurs d’un grand pouvoir: le redoutable pouvoir de l’amour! Votre force vient d’en haut. Le commandement de la charité se situe au coeur même de notre vie de foi, bien vécue. Ce commandement nous permet à tous d’édifier ici et maintenant ce Jérusalem céleste dont nous parle la Bonne Nouvelle.

Les dollars que vous donnez en offrande soulèvent une tempête qui balaye, qui enraye le sombre paysage des besoins vitaux inassouvis propres à ces pays où la persécution a fait rage pendant tant d’années! Votre amour charitable est comme une muraille que vous dressez pour la protection de vos amis privilégiés, les martyres de notre temps!

Vous pouvez enrayez le mal de vivre de tous ces martyrs bien-aimés, alors quand vous leur apportez votre aide. Trouvez du bonheur à donner... Mettez vos dons au service de ces martyrs et Dieu vous aidera.

Nous sommes toujours confrontés aux difficultés des frères et soeurs des régons des Caraibes (Cuba, Mexique, Ecuador, Haiti), du pays Roumain, de la Slovaquie, de l’Ukraine, de la Russie...

Vos dons peuvent créer une fois de plus de grandes joies. Un Évangile illustré pour enfants coûte 5 $; le salaire moyen est de 40 $ par mois; un livre de prières coûte 5 $; une voiture coûte 5.000 $ et les gens ne peuvent pas se la payer. Votre don peut nous rendre plus efficaces. Aidez-nous à pouvoir contribuer encore plus à la reconstruction de la vie de foi dans ces pays délabrés par la pauvreté extrême et par l’athéisme!

C’est maintenant le moment privilégié pour nous de nous tenir prêts à aider, à apporter la joie dans les foyers et les communautés de foi meurtries après une si longue souffrance.

Nous envoyons nos dons exclusivement aux responsables des communautés que nous connaissons, aux familles en souffrance et en pénurie grave, qui distribuent les dons. Plus d’un million de jeunes attendent nos dons et nos livres. Aidez-nous à en distribuer beaucoup!

Et priez pour la réussite de notre apostolat, car nous avons besoin de vos prières! En l’attente de votre contribution que nous espérons généreuse, veuillez recevoir les remerciements de Dieu qui attend vos dons.

Vôtre au service du Seigneur,

T. Rév. Radu Roscanu, directeur de Mission

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26.3.08

Au milieu de mon péché

Maître, tu vois Matthieu assis à son bureau de péage, et tu lui dis: « Suis-moi » (Mt 9,9).

C’est une vocation inattendue, un appel imprévisible. Matthieu est « saisi » par toi au milieu de ce qui, aux yeux des Juifs, semble être son péché. Car, enfin, qu’est-il? Que fait-il?

Matthieu est un péage, un publicain, -- donc un homme en qui l’opinion juive voit le percepteur déshonnête de taxes injustes. Ce publicain, tu le « prends » exactement comme il est, et dans l’exercice public de sa profession répréhensible. il faut seulement qu’il quitte son poste. Il le fait.

Maître, tu peut me saisir moi-même au milieu de mon péché. Tu peux me saisir dans ce péché qui m’est devenu aussi habituel, aussi identifié à ma vie que le métier de publicain était devenu habituel et identifié à ma vie de Matthieu.

Et tu peux me saisir. Non seulement dans la disposition et le consentement lointain au péché, mais dans l’acte même du péché -- comme tu as saisi Matthieu au bureau du péage.

Oh, appelle-moi! Fais que je me lève aussitôt! Entraîne-moi à ta suite. Que je laisse derrière moi, cela, tout cela...

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22.3.08

Qu’attendez-vous de Jésus?

«Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre...?» Luc 7:19

Le texte de ce jour concerne une tragédie du passé, mais qui est toujours actuelle. Jean-Baptiste avait prophétisé à la nation qu’un grand Maître et Sauveur allait venir. Durant une période plus ou moins longue, il disait au peuple: «Patientez, attendez-le, il va venir!».

Lorsque Jésus, celui qu’on attendait désespérément, vint et commença son ministère public, il avait ses propres manières d’agir. Il exerçait son ministère d’une façon différente que son prédécesseur Jean Baptiste. Et ce même Jean, qui ravivait la flamme d’espérance d’un Sauveur qui allait venir pour régner dans le coeur des croyants, se mit à avoir de sérieux doutes au sujet de Jésus car il ne correspondait pas à l’image qu’il s’en était fait.

Des tragédies et des doutes

La Bible se fait l’écho de nombreuses tragédies. Au doute qui envahit Jean Baptiste, Jésus ne répond que par des paroles d’estime sur sa personne. Jean est incarcéré, comme de nombreux enfants de Dieu - Joseph, Jérémie, Paul et d’autres - et tous ont eu leur lot de souffrance. On constate que les accusations pour lesquelles ils ont été enfermés étaient très différentes, mais toujours fausses. En vérité, ils étaient jetés en prison parce que Dieu avait en vue pour eux de nobles tâches et son dessein était de les y préparer par la souffrance. C’est aussi la raison pour laquelle Jean-Baptiste se trouvait en prison.

On raconte que Niels Mauge, l’homme qui fut l’instrument d’un réveil en Norvège au début du dix-neuvième siècle, fut jeté en prison pour sa foi pendant sept ans. Lorsqu’il quitta sa cellule, il était un homme brisé non seulement physiquement, mais aussi dans son être intérieur. Ne soyez pas surpris que la foi d’un homme brisé par la souffrance soit vacillante. Au contraire, vous devriez être émerveillé qu’elle ait résisté, même si elle s’est amenuisée. Même un géant de la foi comme Jean Baptiste fut atteint par le doute, incertitude qu’il partagea avec d’autres. Les raisons en étaient diverses. Il s’imaginait que le Messie annoncé serait un homme sévère: «Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s’éteint point» (Matt. 3:12). La venue du Messie contredisait cette attente. En lieu et place, Jésus était devenu l’ami des publicains, des pécheurs, des prostituées, et il ne considérait même pas les méchants comme de la paille. Au contraire, ils étaient pour lui de pauvres êtres humains susceptibles d’être transformés en nouvelles créatures pour le Royaume de Dieu.

Jean Baptiste condamna l’adultère avec sévérité. En fait, ce fut la principale raison de son emprisonnement. On imagine aisément que la manière dont Jésus avait résolu un cas d’adultère devait l’avoir profondément choqué. Lorsque Jésus fut appelé à prononcer un jugement, il s’adressa à la femme coupable en lui disant: «Va et ne pèche plus. Je ne te condamne pas non plus!».

Une seule réponse: la foi

Jean Baptiste était un ascète, tandis que Jésus est venu manger et boire; il multiplia la quantité de vin aux noces de Cana. Jean demandait à ceux qu’il rencontre de produire des fruits dignes de la repentance. Ses attentes étaient hors normes: «Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a point...» (Luc 3:11). Par contre, ceux qui approchaient Jésus et lui demandaient: «Que devons-nous faire pour accomplir les oeuvres de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé» (Jean 6:29). La foi! Rien d’autre: demander à un noir de devenir blanc ou à un tigre de n’avoir pas de zébrures sur son pelage est insensé; Jésus le savait bien. Il est bien écrit dans la Bible que celui qui a deux tuniques devrait partager avec celui qui n’en a pas. Quoi donc, connaissez-vous une femme qui n’ait pas au moins deux robes et un homme deux pantalons? Il ne serait pas possible de modifier les éléments d’un atome, à moins d’y ajouter des électrons pour le transformer en un autre élément. De même, l’homme naturel ne peut pas être changé en exigeant de lui quelque vertu, à moins qu’on lui ajoute un autre élément qui lui fait défaut: la foi. Et la foi transformera sa vie.

Même dans le doute

Jésus n’a pas fait usage de son pouvoir miraculeux pour que Jean Baptiste soit libéré; c’est là une des raisons pour lesquelles le doute a envahi le coeur de Jean. Le Seigneur avait certainement en vue pour lui un ministère plus élevé dans le monde spirituel une fois que le disciple aurait quitté ce monde et serait entré dans l’éternité. Nos yeux de croyants sont trop souvent fermés quand nous passons par la souffrance. Jean était un être humain comme nous et le doute que nous venons d’évoquer ne l’abaisse aucunement. Le diable a réussi à faire chuter les anges, à faire pécher Adam, tout que Noé, lui qui était un homme juste. A son tour, Jean Baptiste s’est laissé aller au doute.

Aux interrogations de Jean, Jésus répondit par ces mots: «Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez; les aveugles voient, les boiteux marchent, les morts ressuscitent» (Matt. 11:4,5).

Aujourd’hui encore, Jésus agit de la même manière dans le monde spirituel: il guérit les âmes malades, il donne la vie à ceux qui étaient morts dans leurs péchés. Il redonne la vie à des églises mortes. Jésus disait»: «Jugez-moi selon ce que je fais!» Accepteriez-vous que votre religion soit jaugée selon ce critère?

Béni soit l’homme pour qui Jésus n’est pas une pierre d’achoppement! Béni soit l’homme qui ne cherche pas à mouler Jésus d’après ses idées, mais qui l’accepte tel qu’il est, qui prend place humblement aux pieds de son Maître et Seigneur!

Richard Wurnbrand

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19.3.08

Sous une autre forme

Jésus ressuscité

« Après cela, il apparut sous une autre forme...» Jésus ressuscité se montre à ceux qui l’ont connu, mais sous des aspects nouveaux et tels qu’ils ne le reconnaissent pas immédiatement. Marie, près du sépulcre, le prend pour le jardinier.

Sur la route d’Emmaüs, les deux disciples le prennent pour un voyageur. Les apôtres qui prêchent, ne savent pas quel est cet étranger debout sur la rive du lac, jusqu’à ce que Jean dise à Pierre: «C’est le Seigneur ».

Pourquoi ces métamorphoses?

Jésus veut montrer que sa présence physique n’est plus comme avant la Résurrection, localisée en un point précis, liée à un aspect constant. Sa présence n’est plus limitée. Elle est devenue universelle, et quant au lieu, et quant à la forme. Son corps glorifié peut être approché partout et par tous.

Il y a plus. Jésus se montre plusieurs fois sous l’aspect d’un homme inconnu, pour indiquer que, désormais, quand le Christ historique sera monté aux cieux, c’est sous les traits des hommes par nous rencontrés que sa personne prendra un visage terrestre.

Déjà il déclare à ses disciples, bien avant sa mort, qu’il a eu faim et soif, qu’il a été nu et malade, étranger et prisonnier, dans ceux que nous avons pris et désaltérés, vêtus et soignés, accueillis et visités - et dans ceux qui avaient ces besoins et vers lesquels nous ne sommes pas allés.

« Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, vous me l’avez fait à moi-même ». Dieu et ses créatures ne seront jamais identiques. Nous ne sommes pas le Christ par nature, mais nous le sommes par participation et par grâce. Nous sommes ses membres. C’est sous cette forme que Jésus nous devient visible et tangible.

A cette génération qui se proclame réaliste et ne veut point adorer un fantôme, Jésus dit: «Voyez mes mains et mes pieds». Il n’a aujourd’hui, sur cette terre d’autres mains et d’autres pieds que ceux des hommes. Si tu ne peux directement monter vers Jésus par la prière, sors de ta maison, et tu le trouveras aussitôt dans la rue, sous la figure de l’homme et de la femme qui passent.

En ceux-ci nous est donnée la possibilité d’une rencontre incessante avec Jésus. Mon Seigneur se manifeste à moi au bureau, à l’atelier, dans le magasin, dans l’autobus, dans les files qui attendent et piétinent. Nous trouvons le Christ dans ses temples, mais c’est au sortir des lieux dits « sacrés », qu’il nous invite à commencer la recherche et la découverte de sa personne sous les traits de nos frères.

Cette voie d’humble accès est à la fois très facile et très difficile. Facile, puisque Jésus est là, dans chacun de ceux qui nous entourent. Difficile, puisque ce qu’il y a de plus commun, de plus ordinaire, de plus quotidien requiert le plus grand effort. Il est peut-être plus facile de reconnaître le Christ dans la prostituée et le criminel que dans l’individu médiocre et irritant. Dans celui-ci comme dans celui-là, il s’agit de libérer le « Christ aux liens ».

Il y faut, de notre part, un acte de foi, un acte d’offrande de soi-même (au moins dans notre vouloir, s’il ne nous est pas donné de servir pratiquement ce Christ de passage). A chaque pas, nous pouvons transfigurer les hommes, si nous dégageons d’eux la Sainte Face souvent défigurée.

Saint Jean Chrysostome nous déclare que l’autel vivant et humain dressé dans chaque rue, à chaque carrefour, est plus sacré que l’autel de pierre, car sur le deuxième le Christ est offert, mais le premier est le Christ lui-même.

Théophore

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17.3.08

Dans la maison de Pierre

Jésus, à Capharnaüm, se rend dans la maison de Pierre. La belle-mère de Pierre est couchée, ayant la fièvre. Jésus s’approche d’elle. Il la fait « lever, en lui prenant la main » (Mc 1,31).

A l’instant même, la fièvre quitte la malade. Et celle-ci se met à « servir » Jésus et ses disciples.

Un thaumaturge eût employé des rites compliqués. Et il eût été plus solennel. Ici tout est simple. Ce que Jésus fait, il le fait toujours avec la simplicité la plus grande.

Jésus, prenant la main de la malade, fait le geste de soulever celle-ci. Il ne guérit jamais

Soit le corps, soit l’âme, --sans « soulever » le patient, sans lui faire abandonner tout posture gisante, sans l’élever à quelque hauteur.

La première réaction de la malade guérie est de « servir » Jésus, sans doute à table. Que devrait faire d’autre une main que Jésus vient de prendre dans la sienne? Pourrait-elle toucher quelque chose qu’elle ne puisse lui offrir?

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14.3.08

Les petits enfants

« On lui amena de petites enfants, afin qu’il les touchât... Il les prit dans ses bras et les bénit » (Mc 10,13.16).

Ceux qui amènent ces petits enfants attendent de Jésus un geste de prêtre ou de guérisseur. Ils comptent sur son « toucher ». Jésus fait beaucoup plus. Il ne bénit pas à distance. Il ne touche pas superficiellement. Il prend les enfants dans ses bras.

Le geste le plus personnel, un geste de tendresse, a dépassé le geste rituel qu’on sollicitait.

Ainsi je viens vers toi, Seigneur, pour que tu me touches, pour que tu me purifies et me guérisses. Et voici, tu me prends dans tes bras. Tes rapports avec moi ne seront ce que tu désires que s’ils sont des rapports d’une intime affection.

Tout geste rituel peut devenir un geste personnel. Que sont mes gestes rituels?

Les disciples disputaient à propos de la prééminence entre eux. Alors Jésus, « voyant la pensée de leur coeur, prit un petit enfant, le plaça près de lui... » (Lc 9,47). Celui qui est le plus petit parmi les hommes, Dieu le fait grand devant lui. Mais n’avons-nous pas ici la description de ce qui s’est passé à Bethléem? Quand le monde luttait pour la grandeur et le pouvoir, Dieu a placé au milieu des hommes un petit enfant, couché dans une crèche.

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11.3.08

Ce fut sa première descente

Il prêchera l’Évangile du Royaume, si incompris, lorsqu’il se montrera à la foule avec une couronne d’épines et un sceptre de roseau et lorsque son titre royal sera placardé sur une croix.

Une seule fois, Jésus refusera de descendre. C’est quand les sacrificateurs, et les scribes, et les passants l’injuriaient, hochant la tête et disant: « Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix! » (Mc 15, 32). Jésus n’est pas descendu. Il avait atteint le dernier degré de son abaissement.

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